Les créances douteuses* des principales banques européennes atteignent des sommets : 213 Mds€ pour l'Allemagne (+50%), 100 Mds€ pour l'Espagne, 65 Mds€ pour l'Italie (+58%) et 64 Mds€ pour la France (+28%). Fort heureusement les récents "Stress Tests" nous rassurent sur l'état de santé de nos "très chères" banques européennes.
Espagne :
Le taux de créances douteuses des banques espagnoles a atteint en juillet le plus haut niveau depuis près de 15 ans, selon des données diffusées vendredi par la Banque d'Espagne.
Les créances douteuses des établissements bancaires espagnols ont totalisé 100,475 milliards d'euros en juillet, soit 5,47% du total des créances contre 5,35% en juin, d'après les statistiques diffusées par la Banque d'Espagne.
Ce taux est le plus élevé depuis mars 1996, d'après les calculs effectués par plusieurs médias espagnols.
La situation des banques espagnoles avait beaucoup inquiété au début de l'été en raison des conséquences de l'éclatement de la bulle immobilière, de la profonde récession traversée par le pays et du fort renchérissement du coût du crédit espagnol.
Mais après une vague de rationalisation et de fusions dans le secteur bancaire (surtout pour les petites et fragiles caisses d'épargne), un retour au calme sur les marchés et des résultats satisfaisants des tests de résistance bancaires européens, la confiance est globalement revenue.
D'ailleurs, de récents chiffres indiquent que les banques espagnoles ont emprunté moins en août à la BCE (prêteur de dernier recours) ce qui démontre le regain de confiance des marchés vis-à-vis des établissements espagnols.
Italie :
Les créances douteuses (CDL) brutes du systèmesont en progression rapide depuis décembre 2008. Elles atteignent 65 Mds€ fin avril 2010 contre 41 Mds€ fin 2008. L’encours de CDL a augmenté de 40% sur un an en avril 2010. Le crédit progressant sur un rythme inférieur à 3% l’an, le taux de CDL est remonté depuis décembre 2008, passant de 2,7% à 4,2% fin avril 2010
France :
Les créances douteuses des banques françaises ont reculé au premier trimestre 2010 pour la première fois depuis fin 2007, selon des chiffres publiés lundi par la Banque de France.
A fin mars, les créances douteuses atteignaient 64,0 milliards d’euros, contre 64,6 fin décembre 2009, date à laquelle elles avaient atteint un sommet depuis fin septembre 1997. De fin décembre 2007 à fin décembre 2009, deux années marquées par la crise financière puis la crise économique, les créances douteuses n’avaient cessé d’augmenter, passant de 50,4 à 64,6 milliards.
Ce léger repli est principalement lié aux créances sur les entreprises, qui reculent de 10%, alors que les créances sur les ménages augmentent de 7%. Au total, les créances douteuses sont également en baisse en net, c’est à dire une fois prise en compte les provisions, à 31,5 milliards d’euros. Elles avaient atteint 32,7 milliards fin 2009, leur plus haut niveau depuis fin 1996.
Allemagne :
Les établissements bancaires allemands ont dans leurs comptes davantage de créances douteuses que leurs concurrents d’autres pays européens, indique une étude de PriceWaterhouseCoopers (PwC). A la fin de l’année dernière, les banques allemandes affichaient dans leurs bilans des prêts non performants d’une valeur nominale globale de 213 milliards d’euros, en hausse de 50% sur un an.
* La créance douteuse est une créance qui présente un risque probable ou certain de non-recouvrement total ou partiel mais dont il n'est pas prouvé qu'elle est définitivement perdue. Elle est différente de la créance compromise qui devient quasiment irrécouvrable.
Les créances portées sous les créances à plus d'un an et à un an au plus font l'objet de réductions de valeur si leur remboursement à échéance est en tou ou en partie incertain ou compromis.
Elles peuvent également faire l'objet de réductions de valeur lorsque leur valeur de réalisation à la date de clôture de l'exercice est inférieure à leur valeur comptable.
(Art. 68, AR/C.Soc.)
Les réductions de valeur ne peuvent être maintenues dans la mesure où elles excèdent, en fin d'exercice, une appréciation actuelle, selon les critères prévus à l'article 46 (prudence, sincérité et bonne foi) des dépréciations en considération constituées.
(Art. 49, AR/C.Soc.)