Selon les statistiques publiées ce jour par le ministère du Logement, la construction de logements neufs, qui représente 87% des autorisations de construire et 89% des mises en chantier sur les 12 derniers mois, poursuit son décrochage depuis le début de l’année 2012.
Conséquence de la chute de l’activité commerciale depuis le début d’année 2011, les indicateurs de la construction de logements neufs sont nettement orientés à la baisse. Sur les trois derniers mois (juin, juillet et août), le nombre de mises en chantier de logements neufs est en baisse de -10,3% (à 66.970 unités) par rapport à la même période de 2011. Dans le même temps, le nombre d’autorisations de logements neufs enregistre un retrait de -1,2% (à 115.021 unités).
Sur les 12 derniers mois, le nombre de logements neufs mis en chantier (341.838 unités) est désormais orienté à la baisse (-2,6% par rapport aux 12 mois précédent). Les autorisations de construire des 12 derniers mois pour des logements neufs (460.417 unités) ont progressé de +7,7% en comparaison au 12 mois précédents.
Ces indicateurs confirment la tendance très préoccupante mise en évidence par l’observatoire de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui indiquait que la commercialisation au 1er semestre 2012 enregistrait une baisse de 27%.
Dans ce contexte, les annonces faites par Madame Cécile DUFLOT, Ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, à l’occasion du 42ème congrès de la FPI qui s’est déroulé les 19 et 20 septembre à Deauville, prennent toute leur signification.
Tout d’abord, s’agissant de l’accession à la propriété, la restauration du différé d’amortissement au profit des primo-accédants les plus modestes est une bonne orientation que la FPI avait d’ailleurs appelée de ses voeux. Ensuite la volonté du gouvernement de créer une offre locative intermédiaire forte correspond à un réel besoin des ménages, qui n’est pas satisfait à ce jour.
Si, à terme, le retour des investisseurs institutionnels est indispensable pour atteindre l’objectif des 500.000 logements annoncé par le Président de la République, dans l’immédiat, le dispositif prévu doit enrayer la chute des indicateurs et inciter les ménages privés à contribuer à cette nouvelle offre locative de façon efficace avec une vraie contrepartie sur le niveau des loyers.
La FPI rappelle, qu’au cours des dernières années, près de 30% des investissements en zone urbaine ont été financés par les ménages privés. 200.000 logements ont ainsi été construits entre 2009 et 2011. A une époque où les ressources financières sont rares, le maintien de ce canal de financement est un enjeu essentiel avec en perspective plus de 80.000 emplois dans le secteur de la construction.
Pour que le dispositif prenne toute son efficacité et contribue réellement à une production annuelle de 40.000 logements, la FPI reste vigilante sur plusieurs points :
que soit bien intégrée dans le nouveau dispositif la zone B2 qui compte de nombreuses communes ou agglomérations dans lesquelles la demande locative est réelle,
que les niveaux de loyers soient en phase avec à la fois le niveau de loyers intermédiaires mais aussi le plancher de rentabilité pour les investisseurs,
que le plafond des niches fiscales ne désactive pas le dispositif qui doit puissamment contribuer à la diversification de l’offre de logements.
En complément des étude détaillées à lire :
LE MARCHÉ DU LOGEMENTAU 2ème TRIMESTRE 2012
http://www.fpifrance.fr/Upload/etude58.pdf
Tableau de bord trimestriel de la construction neuve - Septembre 2012
http://www.fpifrance.fr/Upload/etude59.pdf