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Pernod Ricard, Siemens, AstraZeneca et Bayer ont relevé hier leurs prévisions de profits. Dans de nombreux groupes, le début d'année se passe mieux que prévu. Un mouvement lié en particulier à la reconstitution des stocks et au tonus de l'industrie automobile. Mais la fin des primes à la casse et les incertitudes macroéconomiques incitent à la prudence.

Les industriels européens auraient-ils chaussé des lunettes roses ? Après avoir broyé du noir pendant des mois, les voici en tout cas qui commencent à croire à une nette reprise économique. Pour preuve, les prévisions optimistes présentées hier par le français Pernod Ricard, les allemands Siemens et Bayer, le britannique AstraZeneca, le danois Novozymes ou encore le finlandais Metso. Tous ont relevé leurs prévisions de profits pour l'année.

Et parfois nettement, comme Siemens. Le champion d'outre-Rhin table sur un bénéfice d'exploitation annuel d'au moins 7,5 milliards d'euros, au lieu des 6 à 6,5 milliards visés jusqu'à présent. Les affaires sont reparties à la hausse dans quasi tous les métiers, a assuré son patron.

Siemens n'est pas un cas à part. Dans de nombreux groupes, le début d'année se passe mieux que prévu. Les chiffres publiés hier par BASF et Novozymes dans la chimie, Neste Oil et Technip dans le pétrole ou MAN dans les camions se sont ainsi révélés supérieurs aux prévisions des analystes.

Investissements

« Ce redressement s'explique avant tout par l'arrêt du déstockage en Europe », analysent les experts de COE-Rexecode. Après le violent coup d'arrêt à l'activité donné fin 2008-début 2009 afin de s'adapter au fléchissement de la demande, il faut maintenant relancer la machine, en particulier pour répondre aux besoins de pays émergents en plein essor. L'heure est donc à la reconstitution d'une partie des stocks.

Dans l'acier, par exemple, la production mondiale est remontée de 29 % au premier trimestre par rapport à la même période de 2009.

Après avoir gelé tous les projets qu'ils pouvaient, les industriels commencent aussi à relancer les investissements. C'est ce que montrent les achats de machines-outils allemandes (+ 21 % en mars par rapport à mars 2009) ou les commandes reçues par Metso, le premier fabricant mondial de machines à papier (+ 45 % au premier trimestre).

Efforts sur les prix

Autre élément positif : les consommateurs européens restent prêts à dépenser, surtout s'ils jugent les prix raisonnables. Les primes à la casse ont ainsi aidé le marché auto européen à grimper de 9 % au premier trimestre. De même, les efforts sur les prix consentis par Danone ou Unilever ont réveillé des ventes en volume qui piquaient du nez.

 

Les mesures de compression des coûts constituent l'autre facteur clef de la remontée des profits enregistrée par les industriels européens. Chez le fabricant de matériaux Imerys, par exemple, la baisse des frais variables a permis de tripler le résultat courant net, alors que le chiffre d'affaires ne progressait que de 8 %.

Reste à confirmer cette embellie. Or la fin des primes à la casse qui devrait provoquer une rechute du marché automobile, la montée du chômage, la possible hausse du pétrole, sans compter les incertitudes macroénomiques liées à crise grecque, incitent encore à une très grande prudence.

 

http://www.lesechos.fr/investisseurs/actualites-boursieres/020508240269.htm

Tag(s) : #Economie et société
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