Après un ralentissement cet hiver, le rebond du chômage s'est confirmé en mai. Le nombre de demandeurs d'emploi n'ayant pas travaillé du tout a progressé de 22.600 sur le mois, pour atteindre quasiment 2,7 millions. Les seniors sont aussi particulièrement touchés.
La mauvaise performance du chômage en avril n'aura pas été un simple accident de parcours. Le nombre de demandeurs d'emploi a de nouveau augmenté en mai, selon les statistiques publiées jeudi. La Dares (ministère du Travail) a recensé 2.699.600 chômeurs n'ayant pas travaillé du tout (catégorie A). C'est 22.600 de plus qu'en avril, en hausse de 0,8% sur un mois (+7,1% sur un an), après 15.700 de plus, soit une hausse de 0,6%, le mois précédent. La tendance est un peu moins mauvaise si l'on considère tous les chômeurs contraints de faire des actes positifs de recherche d'emploi, qu'ils aient travaillé ou non (catégories A, B, C). Leur nombre a augmenté de 16.700 en mai (+0,4%), soit moitié moins qu'en avril. Mais il se rapproche dangereusement du seuil symbolique des 4 millions, à 3.942.900. La situation aurait pu être pire sans la dynamique des contrats aidés que Pôle emploi a largement prescrit depuis la fin de 2009, mais dont la source risque de commencer à se tarir dans les prochains mois, pour cause d'économies budgétaires.
L'Insee, qui table sur une légère baisse du nombre de chômeurs au deuxième trimestre et une stabilisation du taux de chômage à 9,5 % en métropole sur l'ensemble de 2010, est-elle trop optimiste ? En tout cas, les statistiques du chômage publiées jeudi montrent que le pari n'est pas gagné. A titre indicatif, une stabilité sur trois mois des chiffres de la Dares impliquerait, en juin, une baisse d'au moins 38.000 chômeurs de catégorie A pour compenser les mauvaises performances d'avril et mai. Pôle emploi avait de son côté indiqué s'attendre à une rechute au deuxième trimestre, le marché de l'emploi suivant avec retard la faible croissance du début d'année.
Signe de l'atonie du marché du travail, la hausse de mai s'accompagne d'une progression du chômage de longue durée de 0,9%. Il touchait 1.552.000 personnes le mois dernier, dont la moitié étaient sans emploi depuis un à deux ans, donc directement victimes de la crise. En outre, la hausse du nombre de demandeurs d'emploi a particulièrement concerné les seniors, selon la Dares, qui constate un taux de croissance de 1,3% du chômage des 50 ans et plus. Cette évolution est à mettre en relation avec le relèvement, au 1er janvier dernier, de 58 à 59 ans de l'âge à partir duquel un chômeur est dispensé de rechercher un emploi.
Nouvelle hausse du chômage, les plus de 50 ans premiers touchés