Tromperie dans l'affichage de l'évolution des prix immobiliers ?

11 Février 2011

La dernière étude de l'évolution des prix immobiliers de la Tribune est sans appel. En effet, selon cette analyse, les augmentations de prix indiquées par la Fédération des promoteurs imobiliers FPI sont trompeuses. En 2010, suivant la FPI, les ventes auraient progressé de 13 % à 117.000 logements alors que les prix des immeubles neufs auraient augmenté de 3,9 % en province (3.460 €/m²) et de 9,8% en Île-de-France (4 500 €/m²). Soit, au global en France, une hausse moyenne de 6,5 %.

Pourtant, en rapportant le prix de vente moyen aux surfaces moyennes par type de logement, « La Tribune » a obtenu des résultats bien différents : entre - 4 % et + 2 % selon les surfaces. En province, les deux-pièces ont même reculé de 6 %, et les trois-pièces de 2 %. Le paradoxe est encore plus frappant en Île-de-France sur les cinq-pièces.

En valeur absolue, son prix moyen est passé de 483.238 euros à 554.093 euros (soit 14,6 % de hausse). Mais comme la surface moyenne, dans le même temps, s'est agrandie de 22 mètres carrés, le prix au mètre carré a finalement chuté de 10 % !

Erreur ou tromperie ?

Une partie de l'explication tient certainement à l'énorme disparité entre les régions, déjà relevée par les notaires dans le secteur de l'immobilier ancien. D'après la FPI, les prix ont ainsi grimpé de 10 % dans l'agglomération d'Angers mais ont baissé de 3,3 % sur l'ensemble Nice Côte d'Azur.

Avec des studios en hausse de 22 % et des trois-pièces de 16 %, l'Île-de-France a certainement joué un rôle de miroir déformant, masquant la stagnation, voire la baisse en province.

Autre facteur : la loi Scellier, qui a attiré les investisseurs locatifs dans le neuf. Cette catégorie représentait 66 % des acheteurs en 2010, contre 44 % deux ans auparavant. Et même plus de 80 % dans des villes étudiantes telles que Montpellier ou Lille ! Friands de studios et de deux-pièces, plus chers au mètre carré, l'afflux massif d'investisseurs a certainement contribué à renchérir les prix moyens... du moins en apparence.

Une nouvelle manipulation pour tromper les particuliers après le scandale de la FNAIM sur les prix immobiliers ?

Les honnêtes promoteurs immobiliers ne nous ont pourtant pas habitué à cela :)