Immobilier : pouvoir d'achat des ménages et taux des crédits

Selon une étude réalisée par le courtier en crédit Empruntis, la remontée des taux de crédit entamée fin 2010 a déjà un impact sur le coût du crédit immobilier.

L'inquiétude sur la dette des états européens pousse le rendement des OAT vers le haut. La conséquence logique est la remontée des taux de crédit. Et l'on assiste à une hausse historique : +0,45 sur le 15 ans en 2 mois.

Le premier mécanisme d'ajustement des particuliers à la hausse des taux est la durée moyenne des prêts qui repart à la hausse.

Geoffroy Bragadir, fondateur d'Empruntis explique "Le coût d'un emprunt type de 150.000 euros sur 20 ans a augmenté de 13% en trois mois, soit l'équivalent de la diminution observée sur l'année précédente." On a reperdu en 3 mois ce qui avait été gagné en 1 an !

Les crédits à taux fixes sont remontés à 3,80% sur 15 ans fin janvier contre moins de 3,40% au début de l'automne et Empruntis anticipe une hausse supplémentaire d'un demi-point d'ici la fin du premier semestre.

"Le pire des scénarios est aussi le plus probable serait une hausse de taux d'un point et une poursuite de la hausse des prix, de l'ordre de 5%. Dans ce scénario, plus d'un quart des dossiers de demande de prêts acceptés par les banques fin 2010 décembre pourrait être rejeté." a souligné Geoffroy Bragadir.

L'augmentation du coût du crédit réduit le pouvoir d'achat des emprunteurs en termes de surface. Un candidat à l'achat capable de rembourser 1.500 euros par mois sur 20 ans et disposant de 20.000 euros d'apport peut ainsi espérer acheter 89 mètres carrés au prix moyen actuel, contre 74 m2 au pic de la courbe des prix... et 184 m2 avant le début de la hausse des prix en 1998. A Paris, La situation aujourd'hui est aussi tendue qu'en 2008 au plus fort de la crise. La surface achetable a diminué de 70% en 12 ans pour une même mensualité !

Alors que les politiques lancent des ballons d'essai pour trouver les thèmes porteurs de la présidentielle de 2012, la difficulté croissance à devenir propriétaire risque de faire un retour inattendu.

Source :

Empruntis

Banque de France